90 ans du circuit de Linas-Montlhéry

En guise d'hommage, voici la préface que j'ai signée pour le bouquin de Pascal Pannetier et Bruno Peythieu. Je suis très heureux qu'Alexandre Pierquet, l'éditeur, m'ait demandé de réaliser cet excercice...

 

 

L’émotion est intacte. Depuis 25 ans, lorsque j’arrive le matin pour un événement sur le circuit de Linas-Montlhéry, je prends systématiquement le temps d’admirer les « fines jambes » de béton de cette cathédrale édifiée à la gloire du sport mécanique. Nous, les passionnés de la chose automobile et de son temple essonnien, pensions que tout avait été dit, soigneusement répertorié, raconté et que les témoins avaient tout décrit et mentionné. Pourtant, il manquait le principal. Il nous fallait en savoir plus sur celui par qui la magie est née. Il était indispensable de comprendre, de découvrir, qui dans les coulisses est à la genèse, d’un tel théâtre. L’écrin du plateau de Saint-Eutrope est, à jamais, un haut lieu des sports mécaniques. Là se sont jouées quelques-unes des plus grandes batailles de pilotes et de constructeurs. Sur ce ruban cimenté, les plus grandes figures de la course automobile ont marqué de leur emprunte, et parfois de leur sang, la légende de ce sport. Mais l’autodrome parisien est avant tout un témoin charismatique de l’euphorie productive du début du XXe siècle. Voisin, Blériot, Delâge, Breguet, Panhard, Farman, Peugeot, Renault… et Lamblin ont chacun, à leur façon, contribué à l’essor de la locomotion que l’on connaît de nos jours. Si les premiers ont fait l’objet de moult hommages et biographies, il n'en n'est pas de même d'Alexandre Lamblin. Ce manque est maintenant comblé grâce au récit que vous tenez entre les mains. Elle nous permet d’apprécier à sa juste valeur la colossale gageure que fut la création du circuit automobile de Linas-Montlhéry. Mais surtout, elle nous offre de découvrir l’incroyable esprit d’entreprise, la foi inébranlable d’un homme. En cette année où l’on fête les 90 ans de son chef-d’œuvre, Alexandre Lamblin méritait à son tour que soit retracé son parcours rempli de génie et d’audace, mais aussi de coups durs et de souffrances. Il fut un industriel inventif et passionné. Son lègue est à l’automobile ce que la tour Eiffel est à Paris. Totalement inconnue de beaucoup, et notamment de ceux qui ont gravi la côte qui mène au joyau, l’histoire de cet homme permet incontestablement d’apprécier un peu plus encore à quel point le circuit de Linas-Montlhéry est tout simplement : le « seigneur des anneaux »."